Depuis l'été 1944, la ville de Vire-Normandie a subit une transformation radicale. Les bombardements des 6 et 7 juin 1944 ont ravagé la ville, détruisant 85 % de ses infrastructures. La Reconstruction a élargi les rues et modifié le visage de certains monuments, comme la Porte-Horloge, qui n'est plus habitée. Bien que l'église Notre-Dame semble conservée de l'extérieur, elle a été brûlée et partiellement effondrée après les bombardements.
Avant 1944, les rues de Vire étaient étroites, les véhicules ne disposaient que de deux mètres pour circuler. La Porte-Horloge, entourée de maisons et tours privées, témoigne de l'ancienne architecture dense de la ville. Pascal Binet, président des collectionneurs virois, guide aujourd'hui les visiteurs à travers les rues reconstruites et met en valeur les signes du passé comme, par exemple, les traces des anciens essieux de voitures à chevaux sur les murs.
La Reconstruction a cherché à reproduire fidèlement l'ancienne ville, malgré les dégâts massifs. Les maisons détruites ont été remplacées par des bâtiments modernes en granit et ciment, plus rapides et économiques à construire. La ville a également gagné en salubrité, avec l'ajout de toilettes intérieures.
Les tours privées, autrefois habitées, ont été rachetées par la ville en 1950. La Porte-Horloge a été sauvée grâce à sa cloche, tandis que la tour Saint-Sauveur révèle encore l'épaisseur des anciens murs d'enceinte. Les anciennes portes de la ville, comme celles des Raines, de Martilly, de Coulonces, et de l'Écluse, rappellent l'ancienne fortification de Vire.
Au centre-ville, la Reconstruction a déplacé des éléments comme la fontaine et la statue de Marianne. Les maisons anciennes sont rares, mais quelques-unes subsistent, comme trois bâtiments rue Chênedollé et un hôtel particulier de 1686. L'urbanisme de l'époque permettait une diversité architecturale, reflétée dans les constructions individuelles des habitants fortunés.
La fin de la Reconstruction en 1964 a marqué une nouvelle ère pour Vire, avec des édifices modernes et des infrastructures améliorées, témoignant de la résilience et de la capacité de renouveau de la ville après les destructions des bombardements.
